L’échec prévisible des négociations de Copenhague confirme l’incapacité des représentants du système capitaliste à répondre au défi écologique du réchauffement global. Walter Benjamin écrivait en 1940 : la révolution n’est pas la locomotive de l’histoire, mais l’humanité qui saisit les freins d’urgence. En 2010, le train de la civilisation capitaliste progresse à une vitesse croissante vers l’abîme du changement climatique : il est urgent d’arrêter cette course suicidaire.
Tandis que les courants dominants de l’écologie, d’Al Gore à Daniel Cohn-Bendit, ne dépassent pas les limites du social-libéralisme, apparaissent aux États-Unis des manifestations dissidentes d’une écologie beaucoup plus radicale. Le livre de Joel Kovel en est l’une des manifestations les plus intéressantes.
Il existe depuis plusieurs décennies une tradition écologique de gauche aux USA, dont Rachel Carson — auteure en 1962 d’un livre, Silent Spring (Printemps silencieux), qui a été un véritable tournant dans la prise de conscience écologique — et le chercheur et activiste Barry Commoner sont les précurseurs. L’une de ses expressions les plus actives est le courant de l’écologie sociale ou ecosocialism, qui s’inspire des travaux de l’éco-anarchiste Murray Bookchin. Même dans la deep ecology, on trouve une aile gauche, qui se réfère à l’écophilosophie du penseur norvégien Arne Naess.
Il existe en particulier un courant écologique marxiste qui s’organise notamment autour de deux revues importantes de la gauche nord-américaine : Capitalism, Nature and Socialism, fondée par Jim O’Connor dans les années 1970, et Monthly Review, fondée par Paul Sweezy et Harry Magdoff peu après la seconde guerre mondiale. Les rédacteurs en chef actuels de ces deux publications, respectivement Joel Kovel et John Bellamy Foster, sont parmi les représentants les plus significatifs de cette mouvance écologique aux ambitions révolutionnaires. Leurs démarches sont très différentes, leurs références aussi, mais ils aboutissent à des conclusions très proches : il n’y aura pas de solution à la crise écologique au sein de l’ordre capitaliste.
Ce sera soit le capital, soit le futur de l’espèce humaine
Joel Kovel est donc le rédacteur en chef de la principale revue écologique de gauche des USA. Capitalism, Nature and Socialism est d’ailleurs bien plus qu’une revue : c’est un réseau de militants et de chercheurs, avec des comités locaux dans les principales villes du pays, et même au Canada et en Angleterre. Son fondateur, James O’Connor, l’un des premiers écomarxistes nord-américains, avait formulé la célèbre thèse d’une deuxième contradiction du capitalisme : outre la contradiction entre les forces productives et les rapports de production, dont parlait Marx, il y a une contradiction entre les forces productives et les conditions de production, qui incluent l’environnement naturel. Dans son livre, Joel Kovel rend hommage à O’Connor et se réclame de ses idées pour affirmer que la lutte pour l’intégrité de la nature et celle pour l’humanité sont inséparables. Cependant, sous la direction de Kovel, la revue a cessé d’être d’abord centrée sur les questions économiques, pour s’ouvrir sur une diversité thématique bien plus grande. Parmi ses collaborateurs, on trouve d’autres écosocialistes nord-américains connus comme David Schwarzmann, Paul Buhle, Victor Wallis, mais aussi des figures importantes de l’écoféminisme : Ariel Salleh, Terisa Turner, Karen Charman, et de la gauche écologiste internationale : Patrick Bond (Afrique du Sud), Joan Martinez-Alier (Espagne), David Barkin (Mexique), etc.
Kovel a été membre de l’aile gauche du Parti Vert et s’est présenté en 2000 au Congrès de ce parti contre l’autre candidat socialiste, Ralph Nader, auquel il reprochait de rester enfermé dans la tradition du populisme nord-américain, c’est-à-dire de s’en tenir à une critique de la voracité des grandes entreprises (corporate greed) sans contester le capitalisme lui-même. Il est aussi l’un des auteurs du Manifeste écosocialiste (2001), l’un des fondateurs du Réseau écosocialiste international (http://ecosocialistnetwork.org) et l’un des auteurs de la « Déclaration de Belém » sur le changement climatique qui fut distribuée par ce réseau lors du Forum social mondial de Belém (Brésil) en janvier 2009.
Son livre The Enemy of Nature – réédité en 2007 dans une version revue et augmentée – n’est pas une somme universitaire, ni un énième discours consensuel sur la nécessité d’un « développement soutenable ». C’est un essai courageux, polémique et critique, solidement argumenté, à contre-courant de la doxa dominante – ce qui lui a valu, comme le prévoyait l’auteur, d’être exclu de la société intellectuelle convenable (polite intellectual society).
Son point de départ est un diagnostic de la crise écologique, sans aucune concession à l’optimisme ambiant : nous courons au-devant d’une catastrophe écologique, dont la manifestation la plus éclatante est le réchauffement climatique. Non seulement les tendances actuelles sont inquiétantes, mais elles risquent de s’accélérer dramatiquement. Il est probable que nous allons connaître une rapide détérioration du climat dans un avenir prochain : la conjonction de la libération du méthane par la fonte du pergélisol et de la réduction de l’effet albédo – c’est-à-dire du rejet des rayonnements solaires par les surfaces blanches glacées – qu’implique la fonte (déjà en cours) des glaciers du Pôle Nord, risque d’entraîner un processus de réchauffement global galopant (runaway global warming). Nous sommes à un stade de l’histoire humaine qui se caractérise par un ensemble imprévisible mais cumulatif d’écroulements d’écosystèmes.
Qui est responsable de cette crise ? Est-ce « l’être humain » en général ? Ou faut-il accuser l’industrialisation, la technologie ou la science en tant que telles ? L’un des grands mérites du livre de Kovel est de refuser ces explications commodes, et de désigner, de façon claire et précise, le véritable coupable : le système capitaliste. Un système fondé sur la prédominance de la valeur d’échange sur la valeur d’usage, du quantitatif sur la qualitatif, et qui ne peut subsister que par un processus expansif incessant et autoreproducteur (self-perpetuating) d’accumulation du capital. Un système où tout, y compris soi-même, devient marchandise, et qui impose à tous un ensemble puissant et uniforme de contraintes : la rentabilité à court terme, la compétitivité, la croissance à tout prix, l’expansion, la consommation. Un système qui ne peut que produire de la pollution, du gaspillage et la destruction des écosystèmes, et qui, contrôlé par les puissances industrielles avancées, exporte autant que possible les nuisances vers les pays du Sud – ce qu’a si bien exprimé Laurence Summers, haut fonctionnaire américain de la Banque mondiale, déclarant : « je pense que la logique économique derrière la décharge des résidus toxiques dans les pays aux plus bas salaires est impeccable ». Un système dont la marchandise-fétiche, la voiture, est l’un des principaux responsables du changement climatique, ainsi que de nombreuses maladies respiratoires, et de centaines de milliers de morts tous les ans sur les routes de la planète.
Le capitalisme, qui n’est pas seulement un système économique, mais un mode d’être (way of being), domine la planète entière – grâce à la mondialisation – et ce, à un degré sans précédent. Ce n’est pas la mauvaise volonté de tel ou tel mais le système dans son ensemble, avec sa poursuite obsessionnelle de la croissance, qui produit des dégâts irréparables dans les écosystèmes. Comme l’avait déjà montré Karl Marx dans les Grundrisse, les Fondements de la critique de l’économie politique, ce système repose sur le principe de l’extension quantitative infinie, illimitée, à l’échelle de la planète entière, du capital.
Ce n’est donc pas non plus la « technologie » en tant que telle — comme le prétendent Heidegger et ses nombreux disciples — qui est responsable de la crise. Certes, le capitalisme fétichise la technologie et prétend apporter à tous les problèmes, y compris écologiques, une solution technique. Mais la technologie actuelle, qui contribue de façon notable à la ruine de l’environnement, n’existe pas en elle-même : elle est le produit et l’expression du capital ; elle est l’instrument de l’accumulation capitaliste. Elle n’est pas une collection d’outils, mais une structure de rapports sociaux.
Le système capitaliste ne peut pas faire face à la crise écologique, parce que son essence, son impératif catégorique, « croître ou mourir », est la raison même de cette crise. D’où l’échec lamentable des tentatives les plus « avancées » des puissances capitalistes à affronter le défi du réchauffement global, comme les accords de Kyoto, avec leur « marché de droits d’émission » et autres « mécanismes de développement propre », qui ne servent qu’à perpétuer le droit des pays industriels à continuer leurs émissions. Le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui serait nécessaire pour éviter un changement climatique incontrôlé – 90 % dans les prochaines décennies pour les pays industrialisés – n’est tout simplement pas compatible avec la logique du capitalisme industriel.
Conclusion de l’auteur : ce sera soit le capital, soit le futur de l’espèce humaine... Si l’on veut éviter une crise écologique sans précédent dans l’histoire humaine, il faut envisager un au-delà du capitalisme, un chemin alternatif, vers une société écologiquement rationnelle, fondée sur la notion de bien commun (Commons).
Le rapprochement avec les thèses d’André Gorz peut ici être éclairant : comme lui, Kovel est animé par un sentiment d’urgence face au danger du réchauffement climatique, et, comme lui, il estime nécessaire un changement de système. Prenons par exemple Ecologica, le dernier ouvrage – posthume – d’écologie politique de Gorz : « Il est impossible d’éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y mènent depuis cent cinquante ans. » En d’autres termes, tous deux partagent une démarche résolument anticapitaliste : comme le rappelle Gorz, l’écologie politique n’est pas pensable sans une mise en question « théorique et pratique du capitalisme » ; elle n’a toute sa charge critique et éthique que « si les dévastations de la Terre, la destruction des bases naturelles de la vie sont comprises comme les conséquences d’un mode de production ». Enfin, tous deux voient dans le socialisme la seule alternative écologiquement rationnelle au capitalisme : « Seul le socialisme — c’est-à-dire seule une façon de produire dégagée de l’impératif du profit maximum, gérée dans l’intérêt de tous et par tous ceux qui y concourent — seul le socialisme peut se payer le luxe de rechercher la plus grande satisfaction au moindre coût possible. Seul il peut rompre avec la logique du profit maximum, du gaspillage maximum, de la production et de la consommation maximum, et la remplacer par le bon sens économique : le maximum de satisfaction avec le minimum de dépense. »
La solution écosocialiste
Malheureusement, la plupart des courants « réellement existants » de l’écologie refusent de prendre en compte l’écodestructivité du capital. C’est le cas par exemple d’Al Gore, dont le film a pourtant eu la grande vertu de sonner l’alarme au sujet du réchauffement climatique, mais pour qui la question du capitalisme ne se pose même pas : les solutions ne peuvent être que techniques, et ne remettent pas en question le cadre de l’ordre économique établi. L’ex-vice-président des États-Unis — qui n’a pas brillé, pendant son mandat, par son courage en matière de mesures écologiques — fait d’abord appel, comme beaucoup d’autres « Verts », au volontarisme individuel : s’ensuit la liste « des choses que vous pouvez faire pour sauver la planète » — remplacer ses ampoules électriques, réduire le chauffage, etc. C’est là une méthode sans risque pour se sentir vertueux. Il s’agit ici, comme chez les « économistes verts » qui proposent des mesures de « régulation », des taxes et des incitatifs, d’une écopolitique sans lutte. Les initiatives individuelles ou locales sont certes légitimes, mais leur efficacité est limitée : elles sont aussi incapables de surmonter la crise écologique que la distribution de petite monnaie dans le métro ne l’est de mettre fin à la pauvreté.
La même critique vaut pour les théories économiques communautaires, influencées par E. F. Schumacher — dont le mot d’ordre pourrait être « small is beautiful ». Une économie écologique purement communautaire, ou « bio-régionale », strictement locale, est selon Kovel une illusion. Ces expériences locales, ces coopératives, etc., n’entravent pas l’expansion et l’accumulation du capital, ce qui explique que le capitalisme puisse parfaitement les tolérer.
Joel Kovel partage encore moins un certain « optimisme » technologique, développé notamment par Gorz, avec l’idée que « la sortie du capitalisme a déjà commencé », que le système « travaille à sa propre extinction » grâce aux nouvelles techniques d’autoproduction, au high-tech self-providing et à l’essor de l’économie (« immatérielle ») de la connaissance.
Plusieurs courants lui apparaissent en revanche plus intéressants : a) l’écologie profonde, qui a le mérite de proposer une sorte de « révolution copernicienne » qui détrône l’Homme de sa place de dominateur et maître de la nature. Le problème est qu’elle peut tendre vers un certain antihumanisme – qui conduit certains à valoriser le sida comme « vengeance de Gaïa » ! Son autre manque est, sauf exception (Arne Naess), son refus de toute perspective socialiste ; b) l’écologie sociale, systématisée par l’anarcho-écologiste Murray Bookchin, dont le « municipalisme libertaire » a néanmoins le défaut de voir dans la hiérarchie en tant que telle – et non dans le capital – le responsable de la crise écologique ; c) l’écoféminisme, dont la contribution est capitale par la mise en évidence de l’origine commune de la domination des femmes – rejetées par le patriarcat du côté de l’instinct, du « sauvage » et du « naturel » – et de la nature. Mais il s’agit en fait d’un courant hétérogène, scindé entre une sensibilité écoféministe anticapitaliste et une autre qui tend à essentialiser « l’éternel féminin » et sa proximité avec la nature.
L’alternative dont se réclame l’auteur est le mouvement écosocialiste, dont il est devenu l’un des principaux théoriciens. L’écosocialisme est un projet fondé sur la primauté accordée à la valeur d’usage (plutôt qu’à la valeur d’échange) – c’est-à-dire à la dimension qualitative des biens, à leur utilité pour les êtres humains, à leur beauté, à leurs aspects sensibles, concrets, spirituels – sur la propriété commune des moyens de production, sur la libre association des travailleurs (selon la célèbre formule de Marx) et sur un mode de vie écocentrique. Ce dernier terme ne désigne pas la centralité d’un « environnement » extérieur aux humains, mais des écosystèmes intégrés, incluant une société humaine solidaire, dans des liens de réciprocité avec la nature. Le projet écosocialiste se distingue profondément de l’ainsi nommé « socialisme réellement existant », dont l’échec a résulté de l’absence de démocratie et de son productivisme délirant, qui a conduit à des écocatastrophes parfois pires que celles de l’Occident capitaliste (Cuba étant en partie une exception, qu’il est nécessaire de traiter séparément). Il se réclame de Marx, tout en critiquant ses limites, et il met en question l’absence de sensibilité écologique de la tradition socialiste, à quelques exceptions près (Rosa Luxembourg, William Morris — j’aurais ajouté pour ma part Walter Benjamin).
Ce projet écosocialiste visionnaire n’est pas contradictoire, bien au contraire, avec le développement de luttes immédiates pour des objectifs concrets tels que : exiger l’arrêt de la construction d’autoroutes et du développement du réseau des chemins de fer ; obliger l’État à subventionner les travailleurs ayant perdu leur emploi du fait de la crise des industries liées aux énergies fossiles ; lutter contre les projets des multinationales pétrolières, comme le font les communautés indigènes d’Amérique latine ou d’Alaska. Chacune de ces mesures est insuffisante, mais prises globalement, elles ralentissent l’accumulation de gaz à effets de serre, et fraient la voie à des mesures plus radicales, comme l’expropriation des pollueurs.
Selon Kovel, la politique écosocialiste est « préfigurative », c’est-à-dire enracinée dans la pratique de communautés écocentriques en résistance vis-à-vis du capital, capables de s’inspirer des traditions communautaires du passé, à la manière de l’EZLN au Chiapas avec ses bases indigènes.
Il y a là une proposition intéressante, mais on peut s’interroger sur la possibilité de sa généralisation. Kovel ne paraît pas avoir une idée précise de la stratégie du changement social — c’est l’une des faiblesses du livre. Il semble hésiter entre deux possibilités : a) « un archipel de zones écosocialistes libérées [...] qui se propagerait suivant différents axes jusqu’à ce que la planète soit écosocialiste » ; b) une lutte sociale, au cours de laquelle des millions de personnes descendent dans les rues jusqu’au changement de pouvoir politique et « l’expropriation des expropriateurs ». Quelle voie choisir ? Des deux stratégies, laquelle encourager ? À moins qu’il ne s’agisse de chercher à articuler les deux de façon novatrice... Il n’aurait pas été superflu de s’interroger sur la façon dont une telle articulation est possible.
Une hésitation analogue intervient dans la discussion du fonctionnement d’une société écosocialiste. D’une part, il est question d’« organes de coordination peu contraignants » (loosely coordinative bodies), associant les cellules de base de la société, qui s’occuperaient de réguler les échanges, les communications, la justice, les universités, etc. D’autre part, et simultanément, Kovel reconnaît la nécessité d’établir une coordination capable de prendre en charge les services sociaux tels que le système de transports ferroviaires, l’allocation des ressources, le réinvestissement du produit social et l’harmonisation entre les régions. Ce dernier aspect est mentionné en passant seulement, dans la toute dernière page, et le manque de développement sur ce point est peut-être la principale lacune de ce livre pionnier. La question en jeu ici est en fait celle de la planification démocratique, écologique et socialiste, dans laquelle l’ensemble de la population concernée – et pas seulement une « coordination non contraignante » entre communautés locales – prendrait les décisions majeures concernant le changement de paradigme : comment limiter notre dépendance aux énergies fossiles, comment remplacer le transport privé par le public, l’agro-négoce par l’agriculture biologique ? Quelles branches de la production supprimer – on peut penser à l’industrie d’armement, au nucléaire ou encore à la publicité – et lesquelles développer – l’éducation, la santé, par exemple, mais sous quelles formes ? Comme Gorz, Kovel reconnaît la nécessité d’une planification économique, mais il s’abstient comme lui d’en discuter les modalités — pour Gorz, d’ailleurs, la planification ne concerne que la « sphère de la nécessité » — c’est-à-dire, des besoins socialisés — qui doit être réduite au minimum, pour élargir au maximum « la sphère de la liberté », c’est-à-dire des activités autonomes, « ayant leur but en elles-mêmes. »
Les voies d’une rupture avec le capitalisme restent donc largement inexplorées. À la différence de Gorz, Kovel n’accepte pas l’idée selon laquelle « une complicité structurelle lie le travailleur et le capital : pour l’un et pour l’autre, le but déterminé est de « gagner de l’argent », le plus d’argent possible. L’un et l’autre tiennent la « croissance » pour un moyen indispensable d’y parvenir. », et ce bien qu’il critique l’attachement du mouvement ouvrier aux emplois capitalistes existants – qui le conduit souvent à partager avec le capital la résistance contre la protection de l’environnement. Mais si le capitalisme n’a pas selon Kovel une telle puissance de captation et de marchandisation des désirs, la question reste ouverte des formes que pourra prendre une réappropriation des biens communs par la majorité.