À la Maison Blanche 2.0

, par AGUITON Christophe

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Avoir dans la même salle le responsable Web de George Bush, des animateurs de la campagne de Mc Cain, de nombreux supporters de Barack Obama et quelques militants du logiciel libre et des Creative Commons laissait espérer un débat vif et intéressant.

Le débat “Whitehouse.gov 2.0 : Upgrading to Open Source Government” était organisé par Sarah Granger et Nancy Scola du “Personnal Democracy Forum”, un think tank sur technologie et politique menant campagne sur la “neutralité d’Internet”, les réseaux municipaux de Wifi ou l’accès transparent aux données publiques.

Après quelques mots d’introduction, les animatrices ont proposé de fonctionner selon le principe des “BarCamp”, laissant ainsi chacun se présenter par son nom, son travail et trois tags indiquant ses sujets d’intérêt au moment de la réunion. Le public s’est révélé être composé d’une grande majorité de membres des staffs du gouvernement, d’élus ou de collectivités locales ainsi que d’analystes de l’Internet. L’animation de la réunion était parfaite en terme d’égalité et d’intégration des différentes problématiques. Le fond, en revanche était décevant, au moins pour un Européen !

Le point de départ était l’idée que l’accès à l’information était à la base de la démocratie américaine et qu’il fallait partir de là pour élargir la participation populaire. David Almacy, directeur du programme Internet à la Maison Blanche de 2005 à 2007, a synthétisé l’approche de la présidence des Etats-Unis vis-à-vis de l’Internet en trois étapes : Bill Clinton avait été le premier président de l’ère Internet, en créant le premier site web de la Maison Blanche, George Bush a été le premier président de l’ère digitale, des contenus audio et video ayant été mis à disposition du public tous les jours, et Barak Obama pourrait bien être le premier président des Social Media (ou Médias Sociaux). La discussion a alors porté sur la nécessité ou non, pour la Maison Blanche, d’animer les débats dans ces Medias Sociaux ou si son rôle devait se limiter à la mise à disposition des textes et des données.

Rien donc de passionnant, si ce n’est de constater à quel point les pratiques démocratiques, ouvertes et horizontales, que les BarCamp symbolisent particulièrement bien, se sont diffusées dans de nombreux secteurs de la société.

Le mot de la fin a été celui d’un syndicaliste d’une soixantaine d’années qui expliquait la victoire de Barack Obama non pas par sa maîtrise des outils du web, mais par l’apparition d’un mouvement de masse comme l’Amérique n’en avait pas connu depuis des décennies, un mouvement de millions de citoyens qui avaient discuté avec leurs collègues, distribué des tracts et fait du porte à porte. Mais ce mouvement s’est dispersé le jour de la victoire alors que, pour lui, il faudrait une mobilisation de long terme pour changer les choses en cette période de crise. Les outils du web2.0 et les médias sociaux pourront-ils être les vecteurs d’une telle mobilisation ? Nous le saurons bientôt !

P.-S.

Article paru sur le blog Austin, Babel Web.

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