1. Un nouveau site de rencontres qui se base sur l’odeur des utilisateurs vient de débarquer. Le but ? Renifler les t-shirts sales de personnes qui nous plaisent. Quelle est l’odeur qui vous attire, Philippe Poutou ?
S’il y a une odeur qui pourrait m’attirer, c’est celle du soufre, du souffle de la révolte des peuples.
2. Cette poignée de main ratée entre Raul Castro et Barack Obama était extrêmement gênante. Votre poignée de main avec Barack Obama, elle ressemblerait à quoi ?
J’ai une fâcheuse tendance à ne pas serrer les mains de mes ennemis ou adversaires. Ce fut le cas en 2012 de toutes les mains FN et UMP. Je n’aurais sûrement pas serré celle d’Obama qui, reniant ses promesses, a mené la même politique au service des plus riches.
3. L’entreprise américaine Microsoft a lancé Tay, une intelligence artificielle. L’expérience a dérapé et Tay est devenue nazie en 24 heures. En combien de temps êtes-vous devenu communiste ?
J’étais jeune, j’étais révolté par les injustices de la société, j’étais pro-Mandela, anti-Pinochet, je me disais anarchiste, écolo, antinucléaire. Pour regrouper tout ça, au contact de militants, en apprenant l’histoire du mouvement ouvrier, je suis devenu communiste révolutionnaire en quelques mois seulement.
4. Pour faire une œuvre d’art, un artiste a décidé de marcher dans 250 merdes de chien. Et vous, pour devenir président, vous seriez prêt à marcher sur qui ?
Évidemment prêt à marcher sur le monde de la finance et sur le Medef.
5. Un costume-couette vient d’être développé. L’idée à la base de cette création : permettre à ceux qui le portent d’avoir l’impression de ne jamais quitter leur lit. C’est quand la dernière fois que vous vous êtes retrouvé dans de sales draps ?
C’était sans doute en 2008, quand l’usine Ford où je travaille devait fermer. Avec mes collègues, nous nous sommes battus pour sauver nos emplois. Huit ans après, nous avons toujours notre emploi. Mais peut-être ne sommes-nous pas très loin de nous retrouver encore menacés.
6. Rien à voir, on apprend que la bouffe autour de Tchernobyl est toujours radioactive 30 ans après l’accident, tandis qu’un nouveau cas de vache folle a été détecté en France. Vous pensez mourir de quoi, Philippe Poutou ?
Le capitalisme, avec sa course au profit et sa guerre économique, offre plein de possibilités de mourir : du nucléaire, de la famine, du chômage, de l’exploitation au travail, d’une grenade offensive de CRS, d’un accident de train mal entretenu...
7. Pour échapper à la déflation, Mario Draghi a jugé « intéressante » l’idée que la Banque centrale européenne puisse faire un chèque aux ménages. De votre côté, quelle est votre astuce pour sortir d’une spirale négative ?
C’est vrai, nous avons une astuce : enlever les banques des mains des banquiers. Cela s’appelle la socialisation du système bancaire.
8. Le pape François a embrassé les pieds de réfugiés pour la Semaine sainte. Au grand dam de Georges Tron. Quel rapport entretenez-vous avec les pieds, vous ?
En en mettant un devant l’autre, ils me servent à avancer.
9. Johan Cruyff a dit : « La qualité sans les résultats ne sert à rien. Mais les résultats sans la qualité, c’est ennuyeux. » Vous auriez une punchline avec le mot « chômage » dedans ?
Le chômage n’est pas une fatalité, il existe parce que le travail ne permet plus de subvenir aux besoins de tout le monde mais sert au contraire à enrichir une poignée d’exploiteurs.