Question : Quel est l’enjeu de votre Congrès qui a lieu dans un contexte de crise financière et de mouvements sociaux contre Nicolas Sarkozy ?

Réponse : Dans les semaines et les mois à venir la perspective concrète est que Nicolas Sarkozy et son gouvernement vont se retrouver pris en étau entre d’un côté des résistances sociales sur la question des salaires et des licenciements, et de l’autre par une économie plombée par la crise. Le double enjeu de notre congrès est de discuter de la façon d’amplifier les mobilisations pour que l’année 2008 soit celle de la contre offensive contre la politique de Nicolas Sarkozy. De l’autre côté, la question du débouché politique de ces luttes est plus que jamais posée. Est-ce-que oui ou non on continue à subir l’économie de marché ou est ce qu’on cherche à créer une autre société que la société capitaliste ? Il y a la gauche qui accepte l’économie de marché, et celle qui cherche à la renverser.

Q : Vous prônez un nouveau parti anticapitaliste, avec qui allez-vous le faire et est-ce que votre Congrès enterre la LCR ?

R : Ce congrès n’est pas celui de la dissolution de la LCR. Si ce nouveau parti voit le jour, comme on le souhaite, d’ici la fin de l’année 2008, il y aura juste avant un Congrès pour savoir si la LCR est dissoute. Ce 17e Congrès lance un processus d’Assemblée générale constituante qui devrait connaître une première étape en juin, avec une réunion des collectifs qu’on veut voir naître un peu partout. Un appel est lancé à l’extérieur à tous ceux et celles intéressés. Tous ceux qui veulent en être pourront en contrôler de A a Z, démocratiquement, les décisions, dans ce processus qui touche à la fois au programme du nouveau parti, à son fonctionnement et à son nom. Il s’agit de regrouper tous ceux et celles qui veulent agir et réfléchir à ce que peut être le socialisme du 21e siècle. Ce sera un parti qui veut révolutionner la société, mais ce ne sera pas un parti trotskiste de plus. On veut fédérer par le bas plutôt que pas le haut. On ne veut pas faire un cartel unitaire d’organisations existantes.

Q : Est ce que ce sera le parti d’Olivier ?

R : Pour moi ce serait un échec personnel et politique si ce parti était conçu comme le parti d’Olivier Besancenot. J’entends n’être qu’un des porte-parole de ce futur parti. Les nouveaux visages, on les fera émerger très prochainement. Les porte-parole tourneront. Le temps des porte-parole uniques et ad vitam aeternam est révolu.