Seul le travail produit de la valeur
Les analyses d’Attac reviennent sur « la mondialisation calamiteuse » et décryptent les crises (crise financière, crise sociale, crise écologique, crise globale comme crise de la globalisation). Les auteur-e-s insistent sur les mécanismes des relations entre finance et production, le rétablissement des taux de profits dans les années 1980 qui ne conduisent pas à l’augmentation des investissement, la baisse continue de la part des richesses produites qui revient aux salarié-e-s, etc.
Les trente années de néolibéralisme, la fuite en avant des États-Unis d’Amérique, les crises néolibérales dans les pays du centre et de la périphérie du capitalisme, les acteurs et mécanismes de la crise financière, sont très pédagogiquement présentés.
L’ouvrage comporte une partie « Propositions pour articuler les objectifs sociaux et écologiques » autour d’une autre logique à imposer qui implique de mettre au pas la finance et valoriser le travail. Les auteur-e-s mettent au centre de leurs différentes propositions le social et l’écologie, une autre conception de la richesse, les notions de biens publics mondiaux et de coopération entre les peuples.
Un complément bienvenu aux livres de Frédéric Lordon, Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d’agir, Paris, 2008, 220 pages, 10 € et de Nicolas Béniès, Petit manuel de la crise financière et des autres, Éditions Syllepse, Paris, 2009, 190 pages, 9 €.
- ATTAC, Sortir de la crise globale — vers un monde solidaire et écologique, sous la direction de Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon, Sur le vif, Éditions La Découverte, Paris, 2009, 149 pages, 10 €.
Une autre politique agricole et alimentaire
Après un rappel sur les enjeux alimentaires, sociaux, écologiques, démocratiques et institutionnels, le livre analyse l’histoire de la Politique agricole commune (PAC), avant de poser les questions de la légitimité économique, sociale, environnementale et internationale d’une politique agricole et alimentaire commune.
Des propositions concrètes illustrent des pistes de réflexion et de réformes possibles. « Au-delà d’un maintien réglementaire des terres en zone non urbanisable, leur appropriation collective par les collectivités locales, les citoyens-consommateurs ou les communautés paysannes est une autre voie à favoriser pour l’installation de paysans et la production alimentaire. »
Pour connaître le point de vue du principal syndicat paysan : Via Campesina, Une alternative paysanne à la mondialisation néolibérale, paru en 2002 au CETIM.
- ATTAC, Souveraineté alimentaire. Que fait l’Europe ? Pour une nouvelle politique agricole et alimentaire européenne, Éditions Syllepse, Paris 2009, 106 pages, 7 €.
Démarches, débats et tension autour du commerce équitable
Sans illusion — « Le commerce équitable ne pourra évidemment pas remplacer le commerce capitaliste par simple croissance linéaire et des gains de parts de marché » — les auteur-e-s, partant de la perte de légitimité du libéralisme commercial, exposent l’histoire, les principes des questions en débats (chapitre quatre) et les contradictions du commerce dit équitable. Ils et elles insistent particulièrement sur le fait que « les trois moments clés de l’activité économique : production, distribution et consommation, doivent pouvoir être vécus comme des moments d’expression solidaire, pour les hommes et les femmes qui peuvent ainsi choisir de travailler et consommer autrement. »
Quelques pistes concrètes pour relancer le débat et politiser les actes d’achat qui sont, faut-il le rappeler, un fait social et non pas naturel.
- ATTAC, Commerce équitable — Produire, vendre et consommer autrement (sous la coordination de Bucolo Elisabetta, Brugvin Thierry, Coutrot Thomas, Olivier Anne), Éditions Syllepse, Paris, 2009, 103 pages, 7 €.