Au prisme du citoyen-consommateur

, par EPSZTAJN Didier

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  • David Forest, Abécédaire de la société de surveillance, Éditions Syllepse, Paris 2009, 134 pages, 7 €.

Un petit livre pour interroger les mécanismes et les pratiques de surveillance. A juste titre 1’auteur n’en reste pas à la sur-réglementation policière qui accompagne les nouvelles modalités d’intervention de l’État, souvent réduites à de la déréglementation.

En mettant l’accent sur « l’ambition folle de prédire » et sur l’omnipotence valorisée du « citoyen-consommateur » au détriment de la complexité du salarié-e citoyen-ne, David Forest analyse les outils qui tendent à bannir l’anonymat. « La capture systématique d’informations, souvent sans finalité précise, répond à ce principale cardinal : une donnée personnelle, sans pertinence, prise de façon isolée, produit une information commerciale utile une fois croisée avec d’autres. »

Les nouveaux dispositifs techno-sécuritaires permettent à la fois l’extension de la marchandisation et celle du fichage policier. « La traçabilité participe de l’emprise de la logique gestionnaire, qui incite à rationaliser toutes les activités, à les évaluer et à fluidifier les flux comme c’est le cas pour la chaîne de production des entreprises. »

Un abécédaire pour réintroduire les questions de surveillance dans le débat politique car comme le rappelle l’auteur, à la suite de Michel Foucault, « Surveiller c’est punir ».

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