« On veut que la population prenne ses affaires en main »

, par POUTOU Philippe

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Philippe Poutou, le candidat du NPA à l’élection présidentielle, était jeudi dans les Bouches-du-Rhône à la rencontre des ex-Fralib et des Kurdes de Marseille.

Philippe Poutou
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Que retenez-vous de votre visite dans les Bouches-du-Rhône ?

D’abord j’ai pu expérimenter l’impasse du tout-bagnole dans laquelle est ce territoire. La gratuité des transports est une mesure d’urgence. J’ai beaucoup apprécié d’échanger avec les ex-Fralib. C’est très différent de voir l’usine en activité. J’ai trouvé très intéressant d’entendre toutes les questions qu’ils se sont posés sur les revenus, leur changement de rapport au travail et aussi les difficultés rencontrées face aux contraintes du système capitaliste. Les salariés peuvent se passer de patron. Ce genre d’expérience appelle à un changement de modèle social global. C’est ce qu’on appelle le socialisme ou le communisme.

Quant aux Kurdes, nous avons eu un très bon accueil. On partage l’anticapitalisme, le féminisme et la solidarité avec les peuples du Moyen-Orient qui subissent les attitudes impérialistes et néocoloniales des pays de l’Union européenne. Les Kurdes sont en étau entre la dictature d’Erdogan et Daech. Je crois que le soutien même d’un petit parti leur a fait du bien.

Qu’est-ce qui vous sépare de Jean-Luc Mélenchon ?

Plein de choses, même si c’est pas contre lui qu’on veut se battre. Il veut bouffer tout l’espace à gauche et se présente quelque part en sauveur. Le « moi-je réglerai tout si je suis élu », on a donné. On ne veut pas de la délégation de pouvoir à un politicien aussi de gauche soit-il dans son discours. On veut que la population prenne ses affaires en main comme dans le mouvement anti-loi Travail. On porte un programme de rupture avec le capitalisme, pas une VIe République aux contours un peu troubles. On vise le contrôle de l’économie par les travailleurs avec des expropriations, des socialisations.

Pourquoi ne pas vous allier à LO, aurez-vous les signatures requises pour deux candidatures ?

On le déplore mais LO n’a pas voulu discuter. Ça devient une tradition d’avoir deux candidatures à la présidentielle. Au NPA on voudrait un outil politique unitaire, large, on ne se satisfait pas du paysage politique. Pour l’heure on en est à 160 signatures, malheureusement on galère mais on a jusqu’au 17 mars.