L’assemblée européenne de préparation du Forum social d’Athènes, qui s’est tenue à Francfort du 3 au 5 mars, a fixé le programme des activités du quatrième Forum social européen (FSE). Rendez-vous est pris à Athènes, du 4 au 7 mai 2006.
Près de 210 séminaires se tiendront du jeudi matin au samedi matin autour de dix-sept thèmes : agriculture ; démocratie et droits fondamentaux ; discriminations, racisme et extrême droite ; droits sociaux, services publics et protection sociale ; éducation, culture et médias ; environnement ; guerre et paix ; alternative féministe ; l’Europe dans la mondialisation libérale ; place du travail ; migrations en Europe ; où va l’Union européenne ? ; politique économique en Europe ; politiques sécuritaires et répressives ; précarité, pauvreté et exclusion ; stratégie du mouvement ; politique urbaine.
Ce véritable kaléidoscope de la résistance au libéralisme doit permettre de dégager une alternative à la politique menée par l’Union européenne et les divers gouvernements européens sur les différentes questions abordées mais aussi, en termes plus généraux, une alternative globale au capitalisme et ce, avec la préoccupation de favoriser les mobilisations. Dans ce cadre, sera discutée une première mouture d’une charte pour une autre Europe, qui ne devrait toutefois pas être adoptée à Athènes, le travail d’élaboration et les discussions n’étant pas suffisamment avancés. À ce stade, ce projet n’est pas satisfaisant, car il se situe par trop dans le cadre d’une démocratisation des institutions actuelles et évacue la question de la rupture radicale avec le libéralisme et le fonctionnement de l’économie capitaliste. Une rupture pourtant nécessaire pour que les revendications avancées ne restent pas des vœux pieux.
Le samedi 6 mai, dans l’après-midi, une grande manifestation sera organisée dans les rues d’Athènes et, le dimanche matin, se tiendra l’assemblée générale des mouvements sociaux, qui devrait fixer un calendrier de mobilisation à l’échelle européenne.
Le forum d’Athènes se situe à un moment charnière du processus des forums sociaux européens. Toutes les conditions sont réunies pour qu’en Grèce la mobilisation soit massive, la coalition des organisations syndicales, associatives mais aussi politiques étant extrêmement large. De même, il devrait permettre un élargissement substantiel en direction des pays de l’Europe de l’Est, des Balkans et de la Turquie. Mais, d’un autre côté, le danger d’un rétrécissement des forces participant activement à la préparation du FSE, notamment du côté des organisations syndicales, mais aussi d’associations et d’ONG, existe également. Il importe donc de veiller à la pluralité des intervenants dans les séminaires et à ce que chaque coalition nationale s’efforce, dans son propre pays, d’élargir le nombre d’organisations participantes. Du succès numérique et du spectre des organisations qui seront présentes à Athènes dépendra, pour partie, la poursuite de la dynamique des forums sociaux initiée à Florence en 2002.