« Les conditions existent pour une bataille unitaire »

, par POUTOU Philippe

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Les peuples doivent pouvoir s’exprimer directement sur un texte qui aura des conséquences sur la vie de millions de gens sur le continent. Ce qui compte au final, c’est que la population puisse véritablement décider. Il faut donc systématiser le référendum, qui est une forme de démocratie directe. Le pacte de croissance négocié par François Hollande est là pour faire avaler la pilule. En réalité, il n’y a pas de changement, le traité vise à imposer l’austérité à l’ensemble des peuples d’Europe. Ce gouvernement se situe sur le même terrain que les précédents, celui d’une politique libérale, et il n’entend débattre que dans ce cadre-là. Il faut en sortir, et c’est pourquoi ce traité est à rejeter en bloc, y compris son volet sur la croissance.

Le gouvernement nous explique qu’il faut aller lentement pour avancer. Mais avec ce texte, on n’avance pas du tout, au contraire, on se situe dans la continuité des politiques d’austérité contre les peuples. Pour avancer réellement, il faut rompre avec cette politique. Cela suppose de faire payer les riches, les banquiers, les spéculateurs, de constituer un monopole public bancaire, de mettre en place une fiscalité anticapitaliste, et de construire une Europe sociale qui aligne les droits sociaux par le haut. Les conditions existent pour recréer une bataille unitaire la plus large possible. Non seulement c’est possible, mais nous en avons tous besoin, que ce soit dans le milieu syndical, associatif ou à gauche de la gauche, car il faudra en découdre pour défendre nos conditions de vie. L’affrontement est inévitable. La bataille contre le traité peut être le moyen de construire cette mobilisation. Il y a urgence, car nous disposons de peu de temps, d’ici la ratification du traité au Parlement, pour retrouver l’élan connu il y a sept ans.

Au NPA, nous sommes complètement favorables à la manifestation du 30 septembre, comme à la mise en place du collectif unitaire syndical, politique, associatif, pour obtenir un référendum. Mais le problème urgent, pour nous, est d’empêcher la ratification imminente du traité. C’est pourquoi la rue doit dire stop à cette politique d’austérité, de manière à bloquer cette ratification. Cela redonnerait confiance pour lutter contre les licenciements, les fermetures d’usines, pour de meilleurs salaires, la défense des services publics, de la santé, de l’éducation.