« La priorité, c’est maintenir l’emploi » pour Philippe Poutou, candidat à la présidentielle

, par POUTOU Philippe

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Candidat à la présidentielle sous l’étiquette du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou sera en meeting ce vendredi 12 novembre 2021, à 19 h, à Châteauroux (Indre)*.

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  • En 2017, vous aviez dit ne pas vous présenter en 2022. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

Je l’avais même dit en 2012 pour l’élection présidentielle de 2017. C’est un choix collectif. On pensait mettre une camarade, mais sur la question des parrainages, cela facilite la tâche. On en était à 161, lundi 8 novembre. Les élus ont du mal à choisir leur candidat.

  • Pourquoi un parti révolutionnaire, qui est contre la fonction de président, se présente-t-il à cette élection ?

On est à la fois contre la fonction présidentielle, que l’on juge antidémocratique et contre son hyper-personnalisation. La gauche et la droite n’ont rien changé pour nous. On est là parce que tout le monde est ultra-réactionnaire, ultra-libéral, y compris la gauche. Il fallait que des voix défendent l’inverse. Il y a aussi une pression face à la multitude de candidatures à gauche. La préoccupation sociale et progressiste qui existe dans la tête des gens, on veut l’affirmer. On veut être là et montrer qu’on a des tas de choses à dire. On peut être là et on a tous les droits de l’être.

Notre société évolue très mal

  • Comment jugez-vous l’ambiance actuelle de la campagne présidentielle ?

Mauvaise, et ce n’est pas une surprise, on savait que ça le serait. En regardant en arrière, ça l’a été aussi, mais là, c’est pire avec le cirque autour d’Éric Zemmour. Notre société évolue très mal. La crise sociale et écologique entraîne des idées réactionnaires et racistes.

  • Le titre StreetPress a révélé l’existence de la Famille gallicane, un groupuscule d’extrême-droite violent. L’un de ses premiers rassemblements a eu lieu dans l’Indre. Comment vous positionnez-vous face à ces sujets ?

Nous, on est opposé à ces idées et on trouve que il y a un combat à mener aussi dans la rue. Surtout quand on voit les aggressions de militants, de réfugiés, de femmes et de personnes homosexuelles. Il y a un danger faciste, à moyen ou long terme et il faut un débat à gauche sur comment on défend les libertés publiques. Face à des petites milices, ça suppose une auto-organisation du côté de la population. Parce qu’on voit que l’État a plutôt tendance à laisser faire. Même si certaines organisations sont dissoutes, elles se réorganisent.

  • Vous souhaitez porter le Smic à 1 800 euros net par mois, augmenter les salaires de 400 euros pour tous, ainsi que nationaliser ou exproprier les banques. Comment réaliser tout ça ?

Il faut un rapport de force. Tout le monde sort sa liste de revendications, mais personne ne respectera ses promesses. Pour appliquer les mesures sociales, il faut des batailles car tout le pouvoir est entre les mains des capitalistes. Par exemple, avec Total qui multiplie par 23 ses bénéfices en temps de crise.

La priorité, c’est le maintien des emplois.

  • Alvance Wheels (Diors), dernier fabricant de jantes aluminium en France, est au bord du précipice. Quelles solutions prônez-vous ?

La situation, est comme celle de Ford (son ancienne entreprise, qui a fermé ses portes en octobre 2019). Ce n’est pas simple, parce qu’on a perdu. Dans le cas où les multinationales laissent crever les sites, la seule solution, c’est une politique globale. Ça suppose des réquisitions. La priorité, c’est le maintien des emplois. C’est d’abord aux dirigeants politiques de trouver notamment des mesures autoritaires contre le capital. Il faut aussi réfléchir à comment les salariés peuvent proposer des projets alternatifs.

  • Vous étiez venu soutenir les salariés de la maternité du Blanc, en 2018. Elle a fermé la même année, remplacée par un service de périnatalité. Que faire face à la fermeture de services publics ?

Il y a beaucoup de luttes qui ne sont pas assez fortes et qui n’empêchent pas la fermeture d’emplois ou de services publics, comme la Poste, la SNCF, etc. Et on n’a pas trouvé de solution pour faire face à ce problème. Il faut prendre conscience du danger et discuter de politiques qui vont dans le sens du progrès social.

* Meeting de Philippe Poutou à Châteauroux. Vendredi 12 novembre, à 19h, meeting de Philippe Poutou, salle Roger-Dion à Châteauroux (Indre).