Des assises européennes le 18 avril

, par AGUITON Christophe

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L’animateur d’AC ! donne son sentiment sur le mouvement allemand.

  • Après les chômeurs français, les chômeurs allemands se mettent en mouvement. Cela vous surprend-il ?

Absolument pas ! Nous étions en contact depuis longtemps. Ces mouvements ne viennent pas du néant, car, tant à l’ouest qu’à l’est de l’Allemagne, des organisations existent et agissent. Au niveau européen, également, avec l’ENU (European Network of Unemployed), créé voilà une dizaine d’années. Surtout, il y a plus de six mois, se sont déroulées des mobilisations européennes de chômeurs dans lesquelles nous avons appris à nous connaître. Celles-ci ont ensuite abouti à des Marches européennes contre le chômage, parties de six villes du Vieux Continent et de Tanger, et qui ont convergé début juin à Amsterdam.

  • L’année 1997 n’a-t-elle pas agi comme un déclic au niveau européen ?

L’histoire retiendra peut être que cette année-là aura été l’année de l’émergence des mouvements sociaux européens : mars avec l’euromanif à Bruxelles contre la fermeture de Vilvorde, juin avec la Marche européenne contre le chômage à Amsterdam et enfin novembre, lors du sommet des Quinze sur l’emploi à Luxembourg, où ont convergé syndicats « officiels » et un cortège de précaires et de chômeurs. Les manifestations d’hier en Allemagne sont dans la continuité de toutes ces actions. On peut même parler du début d’un mouvement social européen.

  • Au-delà de l’Allemagne, y a-t-il d’autres pays qui pourraient connaître rapidement des mouvements de chômeurs ?

Le pays où il me semble que cela bouge le plus, c’est la Belgique. Lors de notre dernière manifestation à Paris, on comptait dans le cortège une centaine de Belges. D’ores et déjà, ils ont annoncé leur participation le 7 mars, lors de notre prochaine action nationale. Des Allemands seront également présents. Dans certains pays, des associations nationales sont en train d’émerger. Exemple en Italie la semaine prochaine à Milan. Cela frémit de partout.

  • Vous avez d’ores et déjà des projets européens ?

Plusieurs sont sur les rails, mais nous avons dans l’idée quelque chose de fort en juin 1999. Mais, vu ce qui se passe actuellement, nous allons peut être raccourcir les délais. Sur le court terme, des assises européennes des associations de chômeurs se dérouleront à Bruxelles le 18 avril.

P.-S.

Propos recueillis par Laurent Flandre.
Entretien paru dans l’Humanité, édition du 6 février 1998.

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