3 questions à Sandra Demarcq de Sud PTT – responsable du secteur des centres d’appels

, par DEMARCQ Sandra

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  • 1. Sud Ptt a été à l’initiative d’Assises Solidaires en centres d’appels qui se sont déroulées les 4 et 5 avril à Paris. Pourquoi cette initiative ?

Depuis onze ans, se tient à Paris le salon européen des centres d’appels (SECA), salon patronal où pendant trois jours les « principaux acteurs » des centres d’appels se rencontrent et négocient leurs futurs profits. Les salarié-es sont, depuis onze ans, les grands absents de ce salon et il nous semblait important de faire un contre-salon, celui des exploité-es des centres d’appels, afin de mettre en avant nos revendications. Nous voulions rendre visibles les invisibles.
Les centres d’appels sont aujourd’hui au coeur de la stratégie patronale. Plus de 200 000 salarié-es y travaillent, et ce développement concerne aujourd’hui tous les secteurs d’activités : les télécommunications, les transports, l’énergie, les banques, les mutuelles, la vente par correspondance, les différents ministères... Secteurs différents mais où les salarié-es connaissent les mêmes difficultés, les mêmes politiques patronales : conditions de travail dégradées, flicage incessant, productivité de plus en plus accrue, salaires de plus en plus individualisés par des systèmes de primes toujours plus importants, restructurations, délocalisations. Par rapport à ce constat, il nous apparaissait urgent de faire converger nos analyses, nos revendications malgré nos différents statuts ou tailles d’entreprise.

  • 2. Quel bilan de ces deux journées ?

Ces Assises ont été un véritable succès. Environ 250 salarié-es sont venus pendant deux jours partager leurs expériences et essayer de trouver des axes revendicatifs communs : par exemple, sur la surveillance des salarié-es, les délocalisations et la sous-traitance. De nombreux secteurs d’activité où Solidaires est implanté étaient présents : les télécommunications avec de nombreux salarié-es de France Télécom, SFR Services clients mais aussi des salarié-es des centres d’appels sous-traitants comme B2S ; la vente par correspondance, les impôts, les salarié-es de la MGEN, les banques, les impôts, les Caisses d’épargne...
Nous avons travaillé en séance plénière et également en commissions de travail plus restreinte. Une brochure de compte-rendu est en cours de finalisation et sera largement diffusée.
L’ambiance était revendicative, combative et dynamique face à une réalité, parfois, extrêmement difficile pour les salarié-es des centres d’appels : stress, dépression, infantilisation...
Nous avons reçu de nombreux messages de félicitations pour cette initiative et certains participants nous ont dit que cela leur avait donné envie de militer. Pour avoir une idée réelle de ces Assises vous pouvez aller voir un petit film fait par un salarié de Teleperformance Toulouse (http://www.dailymotion.com/video/x1su6t_salon-des-exploites-des-centres-dappel).

  • 3. Quelles perspectives pour Solidaires dans ce secteur ?

Les perspectives sont nombreuses et assez enthousiasmantes. Notre première priorité est de continuer à nous développer dans les centres d’appels de nos différentes entreprises ou ministères. Car, même si aujourd’hui notre implantation est importante dans ce secteur, nous avons encore quelques « trous dans la raquette » notamment dans les centres d’appels les plus récents comme par exemple dans les services clients de la SNCF ou aux impôts.
Nous devons également continuer le travail de fond pour mettre en avant des revendications communes de Solidaires sur les conditions de travail, les techniques de surveillance, les pauses... Trouver des réponses communes également face à la sous-traitance, aux délocalisations. C’est pour cela, qu’il nous semble nécessaire de mettre en place une commission nationale de travail au sein de Solidaires sur les centres d’appels.
Au vu du succès de ces Assises 2007, nous devons réitérer cette initiative centrale et pourquoi pas tous les 2 ou 3 ans ?