Présentation générale de Drozerah (membre du collectif Passerellesud)
Catherine Samary : « Pour une égalité radicale du local au planétaire, contre tous les rapports d’inégalités et d’oppressions ». Conférence-débat enregistrée le Lundi 20 novembre à 20h30 à La Rose des Vents, bd Van Gogh à Villeneuve d’Ascq, organisée par Les amis du monde diplomatique de Lille.
Introduction
« Beaucoup de personnes témoignent de leur insatisfaction devant le monde tel qu’il est, tel qu’il va. Pourtant, d’un autre côté, après l’échec cuisant — c’est le moins qu’on puisse dire — des tentatives alternatives au XXIe siècle, le sentiment prévaut souvent que ce monde réel est le seul monde possible, que la seule attitude réaliste consiste à chercher à l’améliorer à la marge. C’est pourquoi cette insatisfaction reste, semble-t-il, essentiellement critique (on invoque des « valeurs » différentes) et défensive (« défense des services publics », p. ex.).
Peut-on aller au-delà et envisager une position plus constructive, esquisser au moins les grandes lignes de ce que pourrait être un fonctionnement social vraiment différent ? « Un autre monde est possible » : chacun connaît ce slogan, mais peut-on lui donner un contenu précis, en faire autre chose qu’une espérance forte, mais vague ?
Peut-on, p. ex. et entre autres problèmes, poser à nouveaux frais la question de la propriété sociale ? Ou bien ce type d’interrogations est-il au mieux décidément utopiste, au sens péjoratif du terme, au pire d’un autre âge, définitivement dépassé ? »
Intervenante
Catherine Samary est maître de conférences en économie à Paris 9 Dauphine et cofondatrice de l’association Espaces Marx.
Catherine Samary se réclame d’un fondamentalisme marxiste progressiste utopique qui est celui de l’individu aux multiples facettes, de celui qui aspire à la liberté et à la solidarité, dans un monde à transformer et à interpréter. Si il est question pour elle de fondamentalisme, c’est dans le sens d’un retour aux fondamentaux des grands combats émancipateurs.
Économiste de « combat », elle s’efforce d’appliquer une direction multidisciplinaire à sa démarche dans laquelle s’insert une réflexion historique, éthique et sociale en tentant de ne pas ignorer les autres sciences sociales.
Catherine Samary est aussi spécialiste de l’ex-Yougoslavie de Tito qu’elle définit comme un élément de réflexion et de résistance, face à la bipolarisation du monde, à l’époque de la guerre froide alors divisé entre impérialisme américain et le bloc de l’est.
Adepte du non-alignement, Catherine Samary propose de radicalement refuser ce monde sans choix, imposé par le binôme de l’argent et de la guerre auquel il faut « tordre le cou ».
Afin de contribuer à l’élaboration d’une alternative à un capitalisme actuel se réclamant du libéralisme, elle explique la nécessité de produire le bilan intelligible d’une relecture du passé imposé durant la guerre froide et d’aider à la déconstruction du pseudo choix libéral opposé aux bureaucratisme de l’état providence des pays qui ce sont réclamés du socialisme.
Bilans énoncés
- Rejet de l’état, privatisation généralisée = substitution de l’état social au profit d’un état interventionniste gendarme militant.
- Décentralisation marchande assimilée à la démocratie = une pseudo démocratie ne produisant pas d’alternatives électorales.
- Le pouvoir des experts non élus = privation de la prise de décision des individus, collectifs de travailleurs et de consommateurs.
« Le faux choix d’une alternative émergeant de la multitude décentralisée des résistances éclatées. »
Selon Catherine Samary, à partir de la multiplicité des luttes qui s’expriment, il est possible de sélectionner 2 grands leviers à opposer aux points exposés précédemment.
- les leviers démocratiques, réhabiliter les élus et le rôle des experts subordonnés à la participation des citoyens libres.
- les grandes aspirations éthiques (écologie, justice sociale, égalité radicale planétaire sans rejet de la diversité) nécessitent le débat démocratique.
« Il existe un manque de mécanismes réels de contrôle et de démocratie permettant l’éradication de la pauvreté à notre siècle. Ce qui pose les questions du statut de l’humain et de l’enjeu de la propriété. »
Le statut du l’humain
Il ne peut pas y avoir de choix économiques si le statut de l’humain est subordonné (esclavage, salariat en tant que rapport d’inégalité social)
L’appropriation sociale
Il existe des formes multiples de propriétés permettant à l’individu de s’approprier les mécanismes de gestions des ressources naturelles, de la santé, de l’éducation et de la production (coopératives, propriétés solidaires)