Part du PIB consacrée aux retraites
1960... 4,6 % du PIB [1]
2000... 12,6 % du PIB
2040... 18,5 du PIB (ou 18,8 % si le privé revient à 37 ½ annuités)
- De 1960 à 2000, la progression a donc été de 8 %.
- De 2000 à 2040, la progression doit être de 6,2 % si l’on veut maintenir le départ à 60 ans, 37 ½ annuités pour tous (privé et public), et un taux de remplacement de 75 % du salaire de référence.
L’effort à faire d’ici 2040 est donc moindre que celui accompli de 1960 à 2000, qui a permis d’améliorer sensiblement le niveau de vie des retraités et n’a pas pour autant mis à genoux l’économie française (un des « arguments » des pleureuses du MEDEF).
NB : Le retour du privé à 37 ½ annuités coûterait... 0,3 % du PIB !
Réalité du chômage
Le commissaire au plan Henri Guaino a comptabilisé en France :
— 3 082 000 chômeurs (au sens BIT) ;
— 1 572 000 temps réduit subi (temps partiel impose) ;
— 947 000 précarité subie (travail temporaire non souhaité, emplois aidés) ;
— 467 000 cessations anticipées d’activité ;
— 353 000 demandeurs d’emplois en formation ;
— 242 000 chômeurs découragés.
Soit un total 6,9 millions de personnes pour une population active de 22 millions de personnes.
Or 1 million de chômeurs en moins c’est 33 milliards de francs de recettes en plus pour les retraites (et en prime, c’est 52 milliards de francs économisés par la collectivité en allocation chômage).
Faire reculer chômage et précarité est donc un des moyens efficace d’assurer l’avenir des retraites.
Mais il y a une contrepartie négative : ça diminue les revenus du capital, et l’on sait bien qu’un actionnaire qui empoche 5 %, 10 % ou même 13 % de son placement au lieu des fameux 15 % est un actionnaire malheureux... Et les millions de chômeurs n’ont certainement pas envie qu’une poignée de possédants soient tristes.
Baisse relative de la masse salariale par rapport au PIB
Entre 1980 et 1997, la part du PIB consacrée à la masse salariale (salaires directs et indirects, dont cotisations retraite) est passé de 70 % à 60 % !
Au bout de ces 17 ans, c’est donc 10 points de PIB (c’est à dire 900 milliards de francs par an !) qui ont été « détournés » du travail vers le capital (les salariés peuvent être reconnaissant vis-à-vis des différents gouvernements qui ont sévi durant cette période).
Or 1 % de masse salariale (en plus ou en moins) équivaut à 13 milliards de francs par an pour les caisses de retraite.
Décidément, la voracité des détenteurs de capitaux semble être le principal obstacle à l’avenir des retraites. Il existe des coupe-faim, non !
Conclusion chiffrée et revendicative
Si en 40 ans la part du PIB consacré aux retraites augmente de 6,5 % (donc moins que de 1960 à 2000), autrement dit si on consacre 1/5 des gains de productivité (1/5 de la richesse supplémentaire que va créer la France) aux retraites, alors il sera possible pour tous les salariés du privé et du public :
— de cotiser 37 ½ annuités pour une retraite à taux plein ;
— de partir en retraite à 60 ans ;
— de toucher une retraite s’élevant à 75 % du salaire de référence.