1- Le génocide dont un million de Tutsis du Rwanda ont été victimes en 1994 doit être sanctionné sur le plan international en tant que crime contre l’humanité. Ce génocide a été préparé et exécuté par le régime dictatorial du général Habyarimana qui a également éliminé des milliers d’opposants hutus.
2- Les génocidaires doivent être jugés au Rwanda.
3- Les milices interahamwe et les restes de l’Armée rwandaise responsables du génocide présents au Zaire doivent être désarmés et traduits devant la justice rwandaise.
4- Le système néo-colonial de domination impérialiste, fondé sur des liens inextricables entre les régimes dictatoriaux africains et les intérêts économiques et politiques des gouvernements européens, a entraîné ces derniers à couvrir la dérive criminelle du régime d’Habyarimana.
Des gouvernements européens se sont de fait conduits en complices du génocide. Le gouvernement français en particulier a armé, conseillé, financé les génocidaires. Il les a protégés une fois leurs crimes commis. Le gouvernement belge a soutenu le régime Habyarimana jusqu’à la veille du génocide. Des entreprises multinationales ont armé et financé les génocidaires en toute connaissance de cause. Elles ont continué à le faire après que l’ONU ait décrété un embargo sur les armes le 11 mai 1994. Elles ont apporté leur soutien aux génocidaires qui s’étaient repliés au Zaïre à partir de juillet 1994.
Sous couvert d’aide humanitaire, l’Opération turquoise, réalisée fin juin et début juillet 1994 par l’armée française, visait en réalité à protéger l’armée génocidaire face à l’ultime offensive du FPR. C’est l’armée française qui a installé les restes de l’armée rwandaise et des milices interhamwe au Zaïre, transformant en otages des centaines de milliers de réfugiés rwandais ayant fuit au Zaïre. Leur objectif était de préparer avec l’aide de Mobutu une invasion du Rwanda par les génocidaires.
5- La dette extérieure du Rwanda (1 milliard de US$) est particulièrement odieuse. Elle a été contractée par un régime génocidaire qui a utilisé les prêts pour acheter des armes et multiplier par huit ses forces armées entre 1990 et 1994. Ce n’est pas aux victimes de rembourser les armes qui ont servi à perpétrer le génocide. Cette dette doit être annulée.
6- Un vaste programme de réparations de reconstruction du Rwanda est indispensable. Il doit être à la charge de la BM, du FMI et des gouvernements impérialistes complices du génocide. Ce programme de réparations doit être entièrement à la charge de ces institutions et gouvernements. Il s’agit là d’un paiement de dommages et intérêts.
7- Le rôle des femmes, qui après le génocide constituent plus des deux tiers de la population et assument souvent seules la responsabilité des familles, est décisif pour la reconstruction. Nous soutenons toutes les associations de femmes rwandaises qui luttent pour que la femme dispose de l’égalité des droits économiques et politiques nécessaires pour contribuer, en toute indépendance, à la reconstruction du pays.
8- Nous exigeons l’arrêt du Programme d’ajustement structurel imposé par la BM et le FMI au Rwanda. Ce programme constitue un obstacle à la reconstruction du Rwanda et augmente sa dépendance à l’égard des pays impérialistes.
9- Les avoirs détenus à l’étranger par la famille du dictateur Habyarimana et ses proches (l’AKAZU) doivent être expropriés et rétrocédés aux autorités rwandaises.
10- Nous exigeons l’extradition vers le Rwanda des présumés génocidaires résidant à l’étranger.
11- Nous rejetons toute intervention militaire impérialiste dans la région. Pas d’armes, pas de militaires, pas de mercenaires pour Mobutu !
12- À bas la dictature de Mobutu ! Expropriation des avoirs détenus à l’étranger par Mobutu et les dignitaires de son régime. Rétrocession de ces avoirs au peuple zaïrois spolié depuis plus de trente ans par le régime mobutiste.
13- Solidarité avec l’opposition antimobutiste et anti-impérialiste dans sa lutte pour mettre fin à la dictature.
14- Pour la défaite des troupes mobutistes aidées par les mercenaires dans leur tentative de reconquête du Kivu.
15- Refus de visas pour Mobutu, son clan familial, les dignitaires de son régime et les chefs de son armée assassine.
CEI de la IVe Internationale.