L’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) est prête à remettre le couvert. Elle tente d’imposer la fusion de l’hôpital de Carhaix (Finistère) avec celui de Brest. Or la « fusion » est un moyen de supprimer un certain nombre de spécialités. L’hôpital de Concarneau est là pour en témoigner.
Loin d’être résignée, la population s’est jointe, samedi 20 décembre, à une manifestation départementale réclamant un service public hospitalier de proximité pour tous. Cette manifestation a rassemblé près de 800 personnes, à l’appel du comité de défense des hôpitaux de proximité, relayé par les comités de défense des hôpitaux de Carhaix, de Concarneau, de Pont-l’Abbé et de Douarnenez.
Le problème de l’hôpital de Carhaix est politique. Malheureusement, une nouvelle fois, le PS a choisi l’accompagnement de la casse des services publics. Il y a quelques mois, le président socialiste de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, appelait la population centre bretonne « à se préparer à un nouveau Plogoff » ; il déclare aujourd’hui « que la fusion sans garantie du maintien des services est une victoire pour la santé en Centre Bretagne ». Au temps fort de la lutte, le conseiller général socialiste Richard Ferrand prônait « l’union sacrée pour le maintien de l’ensemble des services » ; il n’a pas appelé à manifester le 20 décembre à Quimper. Le maire de Brest et le président du conseil général du Finistère, socialistes, sont aussi causant que des huîtres sur le sujet.
Mais, signe positif, le lundi suivant la mobilisation, le conseil d’administration de l’hôpital de Carhaix indiquait, à titre indicatif, qu’il rejetait la fusion (neuf voix contre sept). Un vote formel aura lieu le 22 janvier. « Le NPA/LCR est favorable au renforcement de la coopération de l’hôpital de Carhaix avec d’autres centres hospitaliers. Cette coopération accentuée préserverait à Carhaix un pouvoir de décision, et donc la garantie du maintien de l’ensemble de ses services et de son personnel » : voilà, le 15 décembre dernier, le message qu’apportait d’Olivier Besancenot, seul représentant politique national à médiatiser cette lutte.