- Adolfo Gilly
- Crédit photo : © Jacobin América Latina.
Avec la mort d’Adolfo Gilly disparaît un des esprits les plus rayonnants de la culture révolutionnaire en Amérique latine. Son histoire marxiste de la révolution mexicaine — La révolution interrompue [1] — rédigée dans la prison de Lecumberri à Mexico, a réussi à capter, comme personne ne l’avait fait avant lui, la magie et l’éclat légendaire des combats de Pancho Villa et Emiliano Zapata. Rééditée à multiples reprises, elle reste l’œuvre de référence jusqu’à aujourd’hui. Mais c’est l’ensemble de ses écrits historiques, politiques ou philosophiques qu’il faut prendre en compte : ils ouvrent des fenêtres sur les grands paysages-de-désir des luttes émancipatrices en Amérique latine [2].
Que ce soit dans les rangs de la IVe Internationale, ou comme marxiste indépendant, proche des Zapatistes lors des dernières années, Gilly est toujours resté fidèle à l’horizon de la révolution permanente.
Nous connaissions Adolfo Gilly et sa compagne Tessa depuis plusieurs dizaines d’années. C’était un ami fidèle, toujours plein d’humour, d’ironie et d’auto-ironie. On partageait avec lui l’intérêt pour les grandes figures de la révolution latino-américaine, mais aussi pour Walter Benjamin et le surréalisme. Sa curiosité était inépuisable.
Adolfo Gilly nous a quittés mais son héritage révolutionnaire restera, pour toujours.