Ce ne sont pas des renégats qui auraient, pour acheter leur liberté, craché sur leurs compagnons de lutte et foullé aux pieds leurs engagements d’antan. Ils appartiennent à cette génération qui il y a un peu plus d’un quart de siècle s’opposaient les armes à la main aux corrompus, fascistes et autres du réseau Gladio, tous cornaqués par les services secrets des Etats-Unis d’Amérique. De ces femmes et de ces hommes l’on peut retrouver la trace.
Plus d’une dalle tombale est marquée de dates à peine espacées entre elles de quelques années. Pour celles et ceux qui n’ont pas été abattu ou « suicidé » la Justice des classes arrogantes a frappé à coups redoublés. Les prisons de l’État Italien serrent entre leurs murs des dizaines de militantes et de militants, condamnés à l’oubli par des tribunaux revanchards.
Et c’est à ce sort que le gouvernement de cette République Française, si fière de son attachement aux droits de l’homme, a condamné un réfugié politique en le livrant pieds et points liés aux sbires de Berlusconi. Pour autant la liste n’est pas close. Une trentaine d’autres otages sont réclamés par le ministre de l’intèrieur de l’État Italen, un ministre issu des rangs de cette Ligue Lombarde, proche parente des nouvelles extremes droites Européennes. La bête est encore féconde et elle tisse patiemment sa trame au cœur même de ces démocraties qui se veulent avancées.
Le tout nouveau gouvernement de Chirac, porté au pouvoir sur un fond de phobie sécuritaire soigneusement entretenue, a donc signé un acte d’allégeance à cette conjuration née au lendemain du 11 Septembre 2001. Car c’est précisement ce jour là que Georges W. Bush a déclaré la guerre, non pas seulement à ces ex-alliés des réseaux Al-Quaida mais à toutes celles et ceux qui refuseraient de se plier au nouvel ordre mondial.
L’offensive orchestrée par la Maison Blanche, propriété des magnats du pétrole, ne s’arrête pas aux montagnes d’Afghanistan, aux rues ensanglantées des villes et villages de la bande de Gaza ou aux déserts d’Irak. Tous les complices ont été prié d’occuper l’ensemble des fronts. L’ennemi c’est bien sur ce jeune perdu entre la culture de ses parents et une société qui ne veut pas de lui. C’est donc ce presque enfant qui en s’agenouillant devant un hypothétique Dieu tente de fuir son quartier, sa banlieue oubliée des Gauches Plurielles et méprisée par les droites multiples. L’ennemi c’est l’ensemble des insoumis et au delà celles et ceux qui font ce monde et qui ne renonceront jamais.
À mes camarades communistes italiens exilés politiques en France, aujourd’hui menacés d’enlèvement et de séquestration, ce texte en témoignage d’indéfectible solidarité.
Serge Vandepoorte.
Patriote de gauche. Membre de l’exécutif de A MANCA NAZIUNALE.
Aiacciu 20/09/2002